Depuis quelques semaines, impossible de scroller sur les réseaux sociaux sans croiser ces petites figurines hyperréalistes. Le phénomène a un nom: Nano Banana. Derrière ce terme qui sonne comme une blague se cache en réalité une technologie d’IA de Google (Gemini 2.5 Flash Image) capable de transformer une simple photo en une figurine 3D miniature d’un réalisme bluffant.
Des millions de personnes se sont déjà lancées dans l’expérience, donnant naissance à une véritable jungle de figurines qui envahit Instagram, TikTok et X. Mais pourquoi un tel succès, et que révèle cette tendance sur notre rapport à l’image et à l’IA ?

La naissance du phénomène

En septembre 2025, Google a dévoilé Nano Banana comme une fonctionnalité gratuite de son IA générative Gemini. En quelques jours seulement :

  • plus de 10 millions d’utilisateurs ont rejoint l’app Gemini,
  • plus de 200 millions de figurines 3D ont été générées et partagées en ligne.

Le concept est simple: tu envoies une photo, Nano Banana la transforme en figurine miniature hyperréaliste, que tu peux poser dans des scènes variées (un bureau, une boîte, un décor coloré). Le résultat donne l’impression d’avoir une figurine de collection imprimée en 3D — mais sans passer par une imprimante !

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Image via Willy Dumbo sur Facebook

Une jungle virale sur les réseaux

Pourquoi parle-t-on de « jungle » ? Parce que la propagation a été fulgurante. Les réseaux sociaux sont littéralement saturés :

  • Sur TikTok, des challenges se multiplient où les utilisateurs se comparent à leur figurine Nano Banana.
  • Sur Instagram, les feeds se remplissent de figurines posées sur des bureaux, dans des boîtes à jouets, ou mises en scène dans des décors improbables.
  • Même des personnalités publiques ont succombé : des ministres indiens ont partagé leurs figurines, contribuant encore à l’effet boule de neige.

Pourquoi ça marche ?

Le succès de Nano Banana repose sur plusieurs ingrédients :

  1. Accessibilité : gratuit, rapide, sans compétences techniques.
  2. Réalisme : contrairement aux avatars cartoonisés, ici la figurine ressemble vraiment à toi.
  3. Jeu identitaire : on adore se voir sous un nouvel angle, entre objet de collection et autoportrait.
  4. Partage viral : une figurine miniature est fun, mignonne et surtout très partageable.

Ce mélange de personnalisation et de viralité transforme Nano Banana en phénomène global, un peu comme les filtres Snapchat ou les avatars Bitmoji en leur temps — mais avec une dimension hyperréaliste en plus.

Les limites et critiques

Tout n’est pas parfait :

  • Le système peut parfois échouer (jusqu’à 50 % de ratés selon certains retours).
  • Les options d’édition sont encore limitées (pas de recadrage précis, quelques bugs visuels).
  • Et bien sûr, les questions d’authenticité et de manipulation d’images refont surface : si une IA peut produire des images aussi réalistes, comment distinguer le vrai du faux ?

Un avant-goût du futur

Nano Banana n’est peut-être qu’un jeu au départ, mais il illustre parfaitement la direction que prend l’IA dans le monde créatif : rendre accessible à tous des outils de visualisation qui, hier encore, demandaient des heures de modélisation 3D.
Comme dans une jungle, les trends naissent, poussent et disparaissent parfois vite. Mais Nano Banana pourrait bien marquer un tournant : la banalisation de l’IA photoréaliste dans notre quotidien visuel.